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Jérome Minière - S'il ne se perd pas, il s'ennuie (1998)

Le label Lithium était quand même un sacré repaire d'allumés.
Jérôme Minière est surement le plus discret d'entre-eux.
Sur ce double album il livre un trip-hop bricolé et bâtard, un hip-hop lo-fi et pouilleux, une électro déglinguée et brinquebalante; toujours un peu à coté de la plaque, un peu largué et pourtant mettant en plein dans le mille.
La première partie nous permet d'admirer ses talents de rappeur, assez minables au demeurant par contre en slammeur ou spoken wordeur il assure et renvoie à leurs pénates les Abd El Malade et compagnie, en murmureur c'est un dieu vivant (Françoise Hardy et d'autres ont bien fait carrière en étant aphones).
La seconde partie nous permet de jouir d'instrumentaux bricolés, certes mais tenant la dragée haute à pas mal de truc bien plus pourris sortis à la même époque.
Et surtout Jérôme Minière pose des questions existentielles essentielles, il se demande "ce qu'était exactement une seconde" et propose une méthode expérimentale pour la visualiser (allumer et éteindre très rapidement la lumière pour la voir apparaitre). il propose également des solutions contre l'ennui: se perdre, physiquement mais également dans une multitude de pensées rebondissantes, ricochant aléatoirement.
Avec un final de mise en abîme de notre condition, notre système solaire comme une cellule d'un corps obèse.


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