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Articles

Affichage des articles du octobre, 2015

I Monster - The backseat of my car (2003)

"I see dead people" Effrayons-nous un peu en conduisant ! Qui donc est derrière ... faut-il réellement le savoir ? Ambiance de bastringue déglingué et désuet rehaussée par une fanfare brinquebalante, brin de voix sexy, en route pour l'aventure déliquescente.

Funkadelic - Maggot brain (1971)

Une berceuse barrée ! Voilà ce qu'ils ont fait, un long solo de guitare jamais indigeste se superpose à une autre ligne mélodique de guitare, plein de sensibilité, tout en douceur, gavé au LSD, au delay, reverb et écho, parfois des bruits de percussions transparaissent. Montée, descente, traverse, ils explorent tous les chemins pour tourner autours du pot en montant au fur et à mesure et gagner le cosmos ou tels une supernova ils explosent illuminant le néant qui les entoure.

Mambo Kurt - Killing in the name of (2007)

Cultivons notre révolte, notre radicalité, notre subversion et notre désinvolture. Le tout avec une coupe de champagne !

Neil Landstrumm - Sweet style (2014)

De la bleep house à l'ancienne semblant échappée des premiers LFO traversée par des évocations quasi subliminales de sirènes typiques des raves, mais avec de la noirceur typique de Landstrumm, le tout porté par un rythme immuable et sec. c'est ça le "sweet style": Roboratif et persuasif.

Nôze - Danse avec moi (2008)

Une phrase guillerette de piano inaugure ce titre, en arrière plan quelques cordes commence à poindre:  faut-il craindre du sirupeux pour mémé à cheveux mauves ? Nullement, très vite une rythmique alambiquée et pourtant assez minimale et entrainante s'insère et prend les choses en mains. Puis arrive la voix de Dani Siliciano, chantant en français avec un accent délicieusement décalé par instants, ce qui ne fait que confirmer le soupçon qui planait. Oui c'est l'ombre quasi tutélaire de Matthew Herbert qui apparait en filigrane; dans la mise en œuvre musicale, dans le choix assez "cabaret jazz" des sonorités ...

Fake Blood - I think I like it (2010)

Retrouvé au fin fond d'un disque dur ... Totalement stupide, inepte mais absolument indispensable et addictif. Le plaisir coupable par excellence. Spéciale dédicace à la vidéo du grand portnawak de compet' (pourquoi les télé achat ne sont-ils pas tous comme ça ?). Fatality !

I:Cube - Hovercraft (2015)

I:Cube est passé du coté obscur de la farce après des années à œuvrer pour diffuser la bonne parole de la house de qualité. Le voilà qui nous sort un putain de titre d'obédience krautrock avec motorik beat, guitares dont les riffs évoluent lentement à un moment j'ai cru entendre Hallogallo de Neu ! mais pas un plagiat ou une reprise. Non plutôt une réappropriation, une version actualisée. Quoiqu'il en soit je l'ai suivi sans ciller, hypnotisé par la répétition évolutive, tel un lapin au milieu de la nuit, tétanisé dans les rais des phares d'une voiture. J'attends le choc serein. Jusqu'ici tout va bien ! Cryptoporticus EP - VER099 by I:Cube

Pascal Comelade - Stranger in paradigm (2007)

Titre jeu de mot hommage qui peut également signifier un sentiment de non appartenance au commun, de perception différente de la réalité voire d'être dans une réalité autre. Pour Pascal Comelade il faut envisager qu'il vive dans un monde autre, un monde où la musique populaire serait effectivement celle du peuple, une musique humble faite avec les moyens du bord, les virtuoses du piano joueraient sur des instruments jouets, les rois du solo de guitare se trouveraient forts dépourvus devant leur guitare en plastique avec 3 cordes et se verraient coller des ukulélés dans les pattes, il n'y aurait que des synthé monophoniques à 8 touches, les batteurs seraient amputés d'un bras et n'auraient à leur disposition qu'une caisse claire ... Pourtant il en ressortirait des petits bijoux de sensibilité, de mélancolie et de nostalgie. Et puis il y a cette pochette, je ne voyais pas Minnie comme ça, je l'imaginais plus empotée et pudique, moins aguicheuse et souris

Hawkwind - Hash cake 77 (1977/1998)

Des gars sont restés coincés dans un faille temporelle, bloqués en plein psychédélisme flamboyant: c'est Hawkwind ! Nos lascars font dans le psychédélisme trippé de compétition, ils enchainent les jams dans l'espoir secret de trouver le son le plus planant du monde, la véritable drogue auditive. Un de leurs meilleurs essais est ce Hash cake 77, ils ont du en mettre une putain de dose, s'en servir de farine et de sucre ... Ils sont partis hauts et loin nos cocos: un bassiste monomaniaque qui joue trois notes avec ferveur, un batteur qui pense massacrer à coup de maillet les taupes qui retournent son jardin -et bon sang qu'elles sont nombreuses ces bestioles-, un guitariste qui ne sait pas trop à quoi il sert mais le fait avec application, un claviériste qui est en plein bad trip et qui nous fait partager ses psychoses, un chanteur qui se prend pour une chouette et hulule tel un possédé. Et puis nous qui rentrons à fond dans leurs délires et partons loin avec eux !

Moodymann - When she follows (original 18 minutes version) (2004)

Du Moodymann de haute tenue. Une bas(s)e jazz, un batteur en liberté totale, un Rhode qui rode. Puis subrepticement, la fièvre monte, le rythme se régularise, presque à la limite de la deep house, l'impression d'être " in a silent way " version vitaminée à se dire "shhh" écoutons. Soudain c'est certain c'est une alternate take oubliée de l'album où seul le fantôme de Miles planerait, sans sa trompette (une évocation de cuivre passe fugacement vers 10' mais il s'agit d'un sax et non d'une trompette), Moodymann poursuit la magie.

Woima Collective - März (2010)

Le dynamisme et la puissance de l'afrobeat tempérés par la suavité et le mystère de l'ethio-jazz cela afin d'évoquer März soit notre Mars. Que ce soit la planète ou le dieu de la guerre peu importe car c'est réussit. Rythmique sautillante et marquée, cuivres et vents à la puissance savamment retenue dans les riffs et à la suavité libérée durant les soli, claviers nimbés de mystère et tapis dans l'ombre prêts à fondre sur quiconque s'aventurerait par là. L'esprit de Mars n'est pas trahi, subtil équilibre entre fureur belliqueuse et mystère rougeâtre.

Ghostface Killah - Wildflower (1996)

Ben le Ghostface, le Iron man du Wu Tang, il lui arrive aussi des aventures extra-ordinaires. de super héros de la lose. Dans Wildflower il narre sa réaction lorsqu'il découvre son nouveau super pouvoir spécial: celui de toucher le chambranle des portes lorsqu'il passe dessous, cela grâce à de seyantes petites cornes poussées sur son crane. Très vite il se doute, dans un éclair de lucidité que sa copine l'a aidé à acquérir son nouveau pouvoir. Dans un langage fleuri, riche en métaphores il fait part à sa dulcinée de sa déception face à son inconstance, il la tance vertement et lui fait miroiter l'ampleur de sa déconvenue, il espère qu'elle tiendra compte de cette déconvenue et agira avec plus de discernement dans le futur. De l'art de conter le cocufiage.

U Mulateru - Souvenirs des Anciens Rituels (Halloween mixtape)

Il est des cérémonies qui proviennent du passé, les Anciens Rituels, sauvages et ténébreux. Halloween est le moment idéal pour les sortir de l'ombre. Les voilà regroupés dans une mixtape. Souvenirs Des Rituels Anciens (une mixtape d'Halloween) by U Mulateru on Mixcloud

Mirko Loko + Kolor (C2 (aka Carl Craig) remix part one) (2015)

Besoin d'évasion, envie d'espace ? C'est facile et rapide, fais appel au duo magique Mirko Loko/ Carl Craig. Chacun a son rôle: Mirko Loko dégrossit le travail, il plante la toile de fond, esquisse les grandes lignes; Carl Craig passe ensuite et avec ses doigts d'orfèvre il utilise cette matière première (de qualité) pour modeler un petit chef d’œuvre. En bon alchimiste du son, il épure, renforce, affine. Carl Craig injecte de la féérie diaphane, adjoint de l'onirisme tentaculaire tout en préservant la rigueur de la structure, sa régularité, sa solidité. Donc plus fort, plus rapide, moins onéreux , moins roublard qu'un voyagiste le duo t'offre ce voyage. Kolor EP (incl. Carl Craig Remixes) by Mirko Loko

Rionegro - Amazonas (2015)

Mathias Aguayo et ses comparses voient les choses en grand. Lorsqu'ils évoquent les Amazones ils le font de manière frénétique, convoquent des percussions sauvages, une mélodie ensorcelante et tissent une machine musicale guerrière inspirée par ces redoutables femmes. Impossible de ne pas se sentir happé par leurs polyrythmies, de ne pas céder aux charmes vénéneux de cette mélopée simple mais intrigante, fascinante. Alors tels des serpents abrutis par la luxuriance  et la profusion et la répétition des sons et des rythmes nous nous déginganderons inlassablement sans retenue, honte ou fatigue. Finalement nous sombrerons fourbus, vaincus par les terribles Amazones mais heureux. RIONEGRO (Matias Aguayo, Sano, Gladkazuka) by RIONEGRO

Palace Music - Stablemate (1996)

Si le manque d'espoir, la fatalité et la tristesse devaient être musicalement incarnés nul doute que cela serait dans la musique de Will Oldham. Will Oldham c'est le genre de gars qui te raconte ce qu'il a pris au petit déjeuner et bien tu te mets à chialer en l'écoutant, tu as l'impression que les pires malheurs lui sont arrivé durant ce repas. Alors s'il raconte une histoire d'amour ... Il ne faut pas compter sur sa musique pour rattraper les choses, minimale, sèche, dépouillée, répétitive mais également puissante et lourde, comme du Earth en plus aride, un écrin qui met en valeur et contraste avec sa voix presque frêle et proche de la rupture. Du baume à l'âme.

Jacqueline Taïeb - Le cœur au bout des doigts (1967/2008)

Le publicitaire a ce pouvoir surnaturel de pourrir tout ce qu'il approche ou touche cela afin de vendre du temps de cerveau disponible (encore faut-il qu'il y en ait du cerveau, parfois je pense que les annonceurs se font bien enfler ...). Hormis tenter de vendre des trucs dont on n'a pas besoin et créer des envies que l'on n'a pas cette bande de parasites vilipende de la belle musique, lui imprimant le sceau de l’infamie "entendu à la télé dans une réclame de décérébration massive". Jacqueline Taïeb a subi ce mauvais traitement avec son titre 7 heures du mat' dans une pub pour les fosses septiques à moins que ce ne soit pour les laxatifs ou bien pour les trucs qui font que tu choppes un cancer mais que tu ne pues pas de sous les bras, je ne sais pas trop. J'espère que cela aura au moins amélioré son minimum vieillesse. Son titre Le cœur au bout des doigts   n'est pas encore contaminé, au programme de la pop française classieuse et sau

Savages - You're my chocolate (2008)

Un Savages peut en cacher un autre. Celui du jour ne s'exprime pas aussi bruyamment que ses homonymes féminines mais ses créations sont tout aussi dignes d'intérêt. Au menu du hip-hop instrumental avec force cordes et cuivres et guitare acoustique tempérée, Savages te l'annonce d'emblée: You're my chocolate Le genre de titre qui te projette instantanément dans un paysage reculé, une foret glaciale du grand nord, un désert brûlant d'où tu veux, mais dans tous les cas ensoleillé. Alors que tu te sentais bien en se lieu un sample vocal féminin, vraisemblablement tiré d'un film, t'annonce une fin du monde apocalyptique avec peu de survivants, un homme et une femme, et mutilés en plus. C'est à ce moment là que tu changes de point de vue, non seulement tu es en train d'écouter une sorte de requiem ultime mais en plus tu es l'un des deux survivants. Tu es loin, loin, loin ... Tu te dis alors que quand même Savages c'est de la bonne dope

Turzi - Brasilia (2010)

Turzi aime beaucoup de choses. Il aime l'alphabet, la géographie, le krautrock, la musique électronique, les structures répétitives. En 2010, il s'est pris de passion pour la lettre B, les villes du monde et décide de mettre ça en musique répétitive électronique inspirée du krautrock. Le résultat Brasilia, sorte d'hommage à l'inhumanité de cette ville créée ex-nihilo au milieu de nulle part au plan initial marqué par la régularité et une symétrie de 2 axes qui se coupent (bon ils ne se sont pas non plus arrachés les cheveux trop longtemps ils n'ont fait que reprendre et adapter le principe du cardo maximus et du décumanus romain). Musicalement cela se traduit par une musique minérale, métronomique avec des envolées oniriques, de la krautechno en quelque sorte. Sinon Turzi adore les maquettes en allumettes, collectionne les canettes vide des 7Up et se délecte de bruits produits par des steaks qui tombent sur le sol; on a échappé au pire ! B by Turzi

De Puta Madre - Tripp'n tranquilo (1995)

Bon c'est une histoire belge ... C'est l'histoire de quelques belges qui décident de faire du hip-hop, leur nom à eux oui tu l'as deviné c'est ... Non pas Benêt B, "mais vous êtes fous ?" Et pourquoi pas crier "colère" pendant qu'on y est ! J'ai dis que c'étaient des belges qui faisaient du hip-hop, dont l'hérédité est plus à rechercher du coté de Cypress Hill . Car comme eux De Puta Madre a le goût du sample poisseux, crasseux et classieux, l'amour du beat lourd qui tape dur, la dextérité affutée du Dj,  l'aisance hispanique dans le verbe et un maniement personnel de la figure de style. Et surtout qu'un vocabulaire qui lui est propre:  argot improbable, mélange bâtard de français, d'espagnol d'anglais et de néologismes dont le sens réel n'est connu que d'eux mais dont on comprend la signification, véritable espéranto du rap.

Akasha - Spanish fly (1998)

Spanish fly, la mouche espagnole. Les plus impuissants ou amateurs d'inflammation des voies urinaires d'entre-vous auront reconnu l'aphrodisiaque préparé à base de cet insecte (qui n'est pas en réalité une mouche). Le titre d'Akasha ne parait pas avoir de vertus inflammatoires, sensuelles lui conviendrait mieux. Tempo cool, voix féminine qui susurre et aguiche, trompette qui ensorcelle, mélodie et basse qui font planer. Bizarre cette mouche espagnole, mais on accepte volontiers son bourdonnement.

Monk & Canatella - Roughead (1996)

Chez Monk & Canatella pas de trip-hop mollasson que même une compilation d'un "lounge bar" quelconque de La Bourboule refuserait. Ils ne mangent pas de ce pain là ! Chez eux c'est du beat bien senti, du spleen brumeux, quelques vocaux avec force écho, des cordes profondes et subrepticement lugubres, des variations d'ambiances et de tempi, de là à penser qu'ils sont maniaco-dépressifs il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement. Et bien tant mieux, bravo, vive leur affection; pour une fois qu'une maladie ne produit pas de la musique aseptisée, vide d'émotions et aussi palpitante que des topinambours bouillis.

Exchpoptrue - Discoteca (jack'in mix) (2004)

Soyons putassiers et racoleurs à peu de frais. Exchpoptrue sera notre cheval de Troie. Au programme ritournelle electro-pop simpliste, paroles hédonistes invitant aux déhanchements stupides et sudatifs en un lieu confiné aux tarifs le plus souvent prohibitifs. Toutefois l'original est un peu mou du genou, la sudation se fait attendre. Aussi un petit lifting musclé est le bienvenu, le rythme est renforcé, enrichi aux oligo-éléments, un coté dépravé, limite backroom est ajouté en même temps qu'une touche old-school brute de fonderie. Ça y est le potentiel hit putassier pointe le bout de son nez, le truc pour fin de soirées décadentes et orgiastiques dans un hangar interlope des faubourgs de Hanovre, Hambourg ou d'ailleurs.

Shackleton - El Din (part one) (2008/2009)

Avec Shackleton il faut toujours s'attendre à du dense, de la musique à couper au couteau. El Din ne fait pas exception. Percussions orientales de contrebande, motif mélodique inquiétant, basse pesante, échos stridents mourants; tout est présent pour laisser penser à une résurgence de sonorités anciennes viciées, abimées par le temps que l'on aurait tenté de rafistoler, de réparer sans maitriser les techniques nécessaires. Le résultat un golem musical, un être artificiel informe mais magique à la force brute incommensurable. Une bonne définition de la musique de Shackleton. El Din (part one) / Olde Wobbly by Shackleton

Sonic Youth - Hits of the sunshine (for Allen Ginsberg) (1998)

Les Sonic Youth font dans l'ode funéraire, l'hommage post-mortem, avec classe et retenue tout en laissant entrevoir le potentiel bruyant de leurs guitares qui ne demanderait rien autant que de pouvoir s'exprimer. Dans l'attente d'un improbable lâcher de bruit,ces guitares tissent de délicates arabesques sonores, dessinent d'harmonieuses volutes musicales, destinées à accompagner l'auditeur dans un sorte de marche somnambulique, un état de quasi transe où l’œil ne perçoit plus la lumière environnante mais se focalise sur un seul point lumineux au loin dans le vague.

1000 Clowns - (Not the) Greastest rapper (1999)

Au moins il n'y a pas tromperie sur la marchandise, tout est dit dans le titre, ce n'est pas le plus grand rappeur, c'est bien d'être conscient de ses limites et d'en faire une force. Sinon c'est de la pop/hip-hop parfaite pour un dimanche matin (la nature est bien faite c'est aujourd'hui dimanche matin), petite mélodie simple, douce et légèrement accrocheuse, beat à la cool, chœurs féminins frais, flow à la ramasse, street credibility à 0. (à noter un mix signé du producteur des Beasties Boys, Mario Caldato Jr ce qui remonte leur street credibility d'un poil ...) Parfait dans son genre.

Dalton - Soul Brother (1971/2015)

Face B d'un obscur 45 tours d'un groupe inconnu, elle revient de loin cette chanson. Les Dalton tout un programme qui fleure bon les légendes américaines ... ou pas en l’occurrence. Oui car les Dalton du jour s'ils font de la soul digne des meilleurs, de la soul sensuelle et suave, ne proviennent pas des USA mais de ... Tunisie. Or les tunisiens ne sont pas réputés pour être expansifs, et montrer leurs sentiments, ils sont pudiques, à l'inverse des exhibitionnistes qui eux ne sont guère puniques (oups !). Mais ces carthaginois (j'ai arbitrairement décidé qu'ils étaient carthaginois)ne rencontreront pas le succès mérité et le groupe se désagrègera rapidement, "Carthago delenda est" en quelque sorte; "dura lex sed lex" ... Alech by Dalton

Bill Laswell/Rob Swift - Reanimation (1996)

Sorte de docteurs Frankenstein de la musique, le bassiste dément Bill laswell et le scratcheur épileptique Rob Swift allient leurs talents de démembreurs/remembreurs. Passent à la moulinette Don Cherry , Martha Whithey, Fab Freddy et les Treacherous Three, nos deux savants fous les triturent, pressent recousent, fragmentent, réassemblent ... Leur créature hybride alors qu'elle pourraient sembler brinquebalante tient bien sur ses jambes et esquisse même, maladroitement car encore inexpérimentée quelques pas gauches de danse. Un avenir prometteur ...

Don Cherry - Brown rice (1976)

Une musique subaquatique d'obédience japonaise se propage, soutenue par un chœur de potentielles sirènes, puis un groove contenu entre en scène, tendu. Ne manquent que les deux derniers mais essentiels protagonistes, qui ne sont que le même en fait, la trompette vagabonde et le scateur perturbé: Don Cherry Mais  coup de théâtre, ce qui était une tuerie aquatico-free jazz/funk avec voyage au pays du soleil levant (un autre pays du riz) se transforme en publicité quasi subliminale pour du riz brun, y a pas à dire les pubards des années 70 chez Uncle Benz c'étaient des cadors !

Scan X - The 7th way (1993)

Percussions synthétiques pleines d'écho, nappes synthétiques, elles aussi, un peu inquiétantes, lente montée du rythme principal, toutes les caractéristiques de la transe et les prémices de la trance. Ce 7ème chemin est une sorte de voyage chamanique moderne, une invitation au voyage immobile.

Akalé Wubé - Alègntayé feat. Genet Asefa (Grant Phabao Remix) (2015)

Un hit de Tlahoun Gèssèssè repris, toujours à la sauce ethio-jazz, par le combo français d'Akalé Wubé, ils ont su garder la langueur triste propre à cette musique, ce coté lancinant presque plaintif tout en y ajoutant leur touche personnelle, un esprit plus jazz/groove; c'était déjà bien. Grant Phabao transcende ce titre, il l'entraine dans une dimension quasi mystique réalisant un tour de force assez magistral. Il y instille une syncope reggae hypnotique, renforce la basse pour paradoxalement faire ressortir la voix de la chanteuse, cela sans jamais trahir l'original. Son second tour de force consiste à faire un retour aux sources: l’Éthiopie étant une grande inspiration de la mystique rastafari. Alègntayé feat. Genet Asefa (Grant Phabao Remix) by Akalé Wubé

Elek Bacsik - Loin du Brésil (1963/2000)

Quand le swing d'une guitare qu'on jurerait manouche rencontre la langueur de la bossa nova, le jazz qui en ressort est forcement sensuel, chatoyant, lumineux et chaleureux.

Gabor Szabo - Mizrab (1967)

Gabor Szabo instigateur d'un voyage entre Inde, Hongrie et jazz, soit un râga indien abâtardi qui serait mâtiné de relents jazz et aurait trainé longtemps en Europe de l'Est. Guitare planante, virevoltante et enjôleuse, percussions tour à tour douces, enlevées et débridées. Au final un moment magnétique en l'honneur d'un plectre .

Flame & The Sons Of Darness - Solid funk (Sons of darkness) (1972)

Du frénétique qui riffe vite, basse fort et tape dur. Ça démarre en trombe et accélère ensuite, pied au plancher, pas de respiration, de repos. Un taquet derrière les oreilles, vlan ! Le but lessiver le danseur, même aguerri, en à peine trois minutes, l'éreinter, lui casser les jambes, tenter de lui provoquer une crise d’épilepsie délétère, une crise cardiaque fatale. S'il y survit alors il pourra sereinement guincher toute la nuit tant il aura prouvé sa bravoure.

Cut Hands - The claw (2014)

Cut Hands est de retour avec sa musique industrielle rituelle africaine. En gros ça défouraille, ça tabasse, ça percute, ça tape, le tout plus ou moins vite et/ou fort mais tout le temps. Comme le sieur Cut Hands n'a pas envie que ses auditeurs s'ennuient il rajoute des fioritures en arrière plan, sous forme de drone. Tout cela pour nous entrainer dans une sorte de transe à faire perdre ses repères et son discernement. C'est pas tout mais il faut que je retourne sacrifier mes poulets avec une griffe en me badigeonnant d'huile de phoque et me recouvrant de plumes de toucan le tout en poussant des hululements lugubres et en gesticulant de manière incohérente, je terminerais mon rituel en gobant un œuf d’ornithorynque.

Zap Francis - The night transit (2015)

Un nouveau et mystérieux producteur de Detroit sort de l'ombre: Zap Francis . Au menu de l’électro old school froide, martiale, déshumanisée, répétitive, fascinante en un mot. Des questions se posent bien évidement. Qui est-il ? Est-ce le nouvel avatar d'un musicien qui préfère rester dans l'ombre ou bien sommes-nous en présence d'un nouvel et talentueux arrivant ? Une chose est certaine, il est fort peu probable qu'il s'agisse de l'association de Roger Troutman du groupe Zapp et de Francis Lalanne, le premier étant mort et le second ... c'est Lalanne quoi,un  esprit si libre qu'il a quitté le corps qui lui servait d'enveloppe ! Zap Francis Loosies by Zap Francis

Pole - Stadt (1998)

Des machines se grippent, se déglinguent, faillent, produisant des sons inattendus. Ces accidents, ces crépitements, ces craquements et autres souffles, Pole en fait sa matière première. Il en forge un dub abâtardit, en construit une techno déviante, pas véritablement dansants mais absolument envoutants. Bienvenue dans le royaume du grain de sable dans le monde aride numérique, une contrée aux atours cachés mais enchanteurs.

Cymande - Brother on the slide (1974)

"We know which way you goin We know which way you goin We know which way you goin We know We know which way you goin We know which way you goin" De l'art de la retenue, du contretemps et d'une paradoxale tension quasi jouissive qui en résulte.