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Articles

Affichage des articles du février, 2017

Romanthony - Bring U up (1995/2000)

Bring U up de Romanthony c'est la folie de Prince sans sa voix de falsetto alliée au sens imparable du groove de James Brown avec un soupçon de Sly Stone pour les chœurs (le Higher) ; en résumé un concentré de tuerie funk nerveuse, saccadée, torride et irrésistible !

Acid Scout - 4 degrees (1994)

Une certaine idée de l'urgence et de la frénésie. Des rafales orgiastiques d'acid, un beat plantureux, des percussions délurées et c'est parti pour un tour de grand huit (enfin vue la durée c'est plus du grand sept). Un hymne à l'oubli et à l'épicurisme béat ...

Marvin & Guy - Theme from Fire ! Fire ! (2017)

Expédition cosmique en perspective ! Disco spatiale mid-tempo, incursions krautrock, dérives hypnotisantes, envolées inquiétantes. Marvin & Guy sont les pourvoyeurs de voyage sidéral imaginaire et immobile du jour avec leur disco cosmique rétro-futuriste faussement grandiloquente et vaguement baléarique pour fin de soirée paresseuse, avant éventuellement un prolongement possible vers un lendemain au ralenti. Fire ! Fire ! by Marvin & Guy

Raison D'Être - In abandonned places (20013)

Sonne le requiem, prélude à une exploration et une contemplation d'un monde passé, dévasté, mort, vide et abandonné. Tout n'y est que désolation, ruines, poussières, gravats, amoncellement interlope. Une plainte lancinante et sinistre, accompagne la visite en guise de kaddish, du métal froissé, tapé, choqué la rythme, un drone profond, lent et sombre en sera la seule mélodie. Reste cette bizarre sensation d'une présence impalpable, d'un résidu de vie, incongru en ce lieu. Sa mémoire spectrale ?

Institut - Epanouie socialement (2017)

1965, Georges Perec publie Les Choses, récit méticuleux d'un couple, de ses aspirations, de ses possessions matérielles et de leur vacuité. 2017, Institut reprend à peu près les choses là où elles étaient restées et narre de manière impersonnelle, distanciée la rencontre entre Laure, "épanouie socialement" et André, "une relation de travail" , avec force de détails inutiles. Leurs points communs, leurs aspirations socio-libérales, leurs "caresses qualitatives" , leurs références culturelles, leurs analyses creuses. Au final, plus de cinquante ans plus tard, toujours cette même impression de vide, d'inutilité, une juxtaposition maladroite de solitudes dans une tentative de sexe que l'on devine triste et froid. Pas d'évolution en définitive, toujours la même recherche de médiocrité du quotidien ... Epanouie socialement by INSTITUT

Aura - Kreation einer bizarren Utopie (2013)

Où il est question de vampires mutants modernes, d'Esmakra une drogue parasite ressemblant à du lait, d'une tentative d'asservissement de l'homme, le tout au cœur de la ville, de la Métropolis. Vraie BO d'un vrai film expérimental horrifique de chez les cintrés de Phantasma Disques ... PD-101 DIABOLIQUE Soundtrack by Various

Bumcello - Beautiful you (2002)

Une certaine idée de la parcimonie. Une mise en œuvre musicale minimale mais efficace: quelques percussions aérées de Cyril Atef , une mélodie de violoncelle légère qui se fait pizzicato de temps en temps par Vincent Segal , la voix enjolante de Joyo Velarde en écho et Lateef The True Speaker et The Gift Of Gab en délicats rappeurs, soit 50% de Latyrx et 50% de Blackalicious (les 50 autres % du groupe sont à la production et aux scratch avec Chief Xcel ), soit une bonne partie du Quannum possee. Un résultat tout en délicatesse, en finesse et en douceur, enjôleur et séducteur, flirtant avec le jazz, le hip-hop et un relent de musique cubaine.

Foudre ! - Earth (2017)

Initialement Foudre ! a composé la bande son du film Earth, mais en fait leur musique se suffit pour se faire son propre film ... Tout commence dans les profondeurs glacées d'un canyon balayé par le blizzard, puis se poursuit dans une course folle à la poursuite d'une aurore boréale. Ensuite c'est un champs métallique irisé de bleu et de pourpre qui s'offre au regard, avant que subitement cela se transforme en une piscine de lave incandescente où il fait curieusement bon nager. Des drones libellules virevoltants font vrombir leurs ailes translucides. Une bouffée paranoïaque se répand contaminant de ses spores délétères l'ambiance paisible qui régnait. De la sueur froide coule. C'est le moment où naviguer dans l'incertitude et l'inconfort, le moment du doute. Pourquoi ? La réponse vient vite; pour profiter de l'apaisement, fantôme floydien de Pompéi. Puis surgit une démangeaison électronique, prélude angoissant à une introspection désertique h

The Faint - Agenda suicide (2001)

Le fond et la forme. La forme: un "salaryman " zélé qui se rend compte de la vacuité de sa vie, passée à travailler avec ardeur pour se fondre dans le moule et avoir sa villa Mon Plaisir ou sa Maison, sucrée maison ... Face à ce désarroi existentiel, ne voyant d'échappatoire, notre "salaryman" exemplaire, ne voit qu'une solution, quelque peu radicale et définitive: l'autolyse. Le fond: la musique;de la guitare nerveuse post punk, des synthés sombres new wave, le tout boosté par des amphétamines électro saturées, un relent de synth pop pour faire larmoyer et le tour est joué. La chant un mélange entre un Robert Smith sous Prozac et alcool et une contrefaçon de Trent Reznor énervé par une camomille tiédasse, pas folichon mais passable. L'ensemble se laisse écouter mais pas au point de vouloir se farcir le reste de l'album ...

Nick Cave & The Bad Seeds - Papa won't leave you Henry (live Seeds) (1993)

Version live Gargantuesque et sauvage sans les fioritures de l'album studio. Toujours l'intensité vocale et les variations de hauteur de Nick Cave mais sublimées par l'accompagnement tiré à l'os, un vague orgue, des guitares échevelées et frénétiques, basse/batterie pour renforcer la folie et puis ses shoots d'adrénaline sur les refrains: tous jouent le plus fort possible, le plus violemment, tous le hurlent comme un acte cathartique et Nick Cave somptueux s'impose charismatique et puissant, maitrisant son assemblée, subjuguant son auditoire qui extatique jouit spontanément.

Colin Stetson - Spindrift (2017)

Une vague, que l'on voudrait, infinie d'un enchantement auditif, sous forme d'une techno organique au rythme sourd et profond, aux voix célestes et délavées et avec ce saxophone immanent aux couches multiples qui se superposent en étant jouées ensembles. Une juxtaposition exploratoire des univers de Steve Reich, Aphex Twin, de Gorecki ou Arvo Pärt et du free jazz ...

Scape One - Right ascension (2014)

Leçon d'alpinisme élastique. Tenir le rythme et la cadence, mais avec souplesse. Monter continuellement mais avec élégance, voire nonchalance ou désinvolture. Peaufiner son matériel. Non seulement atteindre le sommet mais en plus y emmener ses accompagnants auditeurs. [BT02] Scape One - Planetoid by brokntoys

Crustation - Hey (1997)

S'ils avaient voulu faire l'éloge du flou et de la brume, les Crustation ne s'y seraient pas mieux pris. Ambiance diffuse, feutrée et nuances de gris. Lenteur et plaintes fugaces. La joie triste ...

The Dead 60's - The ghostfaced killer (2005)

Alors qu'on aurait pu s'attendre au visage d'un assassin sinistre, anonyme, fantomatique, très certainement blafard et torturé, peu engageant en quelque sorte, le Ghostfaced killer des Dead 60's et plutôt entrainant, sautillant et jovial. Le genre de gars que l'on inviterait volontiers à prendre un verre au bistrot avant qu'il ne larde et n'éviscère son hôte ... Musicalement c'est sautillant, joyeux, une réminiscence ska, dub actualisée du One step beyond de Madness avec en trame de fond une sordide histoire de tueur. En attendant son inéluctable, fatale et définitive venue, "you'd better watch out, you'd better lock your door" par précaution (inutile) ...

Leftfield - Release the pressure (1995)

"Release the pressure" , voilà tout est dit ! L'heure est au relâchement, à la détente. Au menu de la techno à la cool, ambiance détendue du gland, mélodie douce, avec relents de flute, voix chaude, puis un petit break et une montée toute en délicatesse de caisse claire avant une explosion contenue du beat. C'est à se moment qu'intervient l'exutoire, l'évacuation du dernier reliquat de stress et mise en marche du mode planant ...

Black Merlin - Phase 1 (2017

Une punition, c'est que propose (impose) Black Merlin avec ce Phase 1 , quelques coups de badine, une fessée cul nu et au coin. De la musique pour session BDSM dans un club spécialisé dans la chose en Bavière du sud avec des gens moustachus, des autruches, du tzatziki, un déguisement de Donald, des accessoires en os de poulet plastifiés, des joueurs de ukulélé, un vendeur de merguez trop cuites, du hardcore en somme ! Sec, martial, impitoyable, inaltérable, monolithique et lancinant. Phase One [PBD05] by Black Merlin

Raime - Dead heat (2016)

Entrer dans un morceau de Raime c'est un peu comme pénétrer dans une salle de dissection: tout est immaculé, aseptisé, rangé, précis, impersonnel, tout y est au cordeau; et bien entendu on s'y sent mal à l'aise, anxieux et tendu. Peut-être à cause de la présence des scalpels, scies et autres appareils affûtés prompts à découper la bidoche de manière clinique, froide mais néanmoins douloureuse. Avec toujours cette angoisse: et si c'était moi l'objet de la prochaine dissection ? Tooth by RAIME

Moon Duo - Cold fear (2017)

Guitares psychédéliques énervées, comme du Pink Floyd première période mais sous stéroïdes, sensation accentuée par la boite à rythme nerveuse, un synthé ambivalent parfois chatoyant, parfois paranoïde, s'ajoute à cette appareillage la voix impersonnelle et distanciée du chanteur. Ne manque que la vidéo, cauchemar mouvant peuplé de créatures visqueuses et disproportionnées aux yeux multiples omniprésents, de virus énucléant, d'insectes improbables, de doigts géants, de bouches multidentées avides, de méduses, de cannibalisme torve. Une mise en son et image de la psychose ?  

Fopmusic - You're so (2017)

Ian Curtis n'est en fait pas mort, il s'est caché pendant près de 37 ans en Suède travaillant comme goûteur dans l'usine fabriquant les Daim . Oui il est un peu bouffi et enrobé à force de goûter la marchandise, mais c'est bien lui. Des questions demeurent, que faisait-il le week-end, où allait-il en vacances, son intérieur est-il meublé Ikea, comment faisait-il pour manger du gigot à la menthe ... Nulle réponse ne sera donnée ! Par contre il a continué à faire de la musique sous divers pseudonyme dont Fopmusic avec comme dernière livraison You're so , à la voix profonde et sépulcrale habillée d'un mélange délicat de synthpop, de cold wave qui sait éviter l'écueil du plagiat, de la redite, de l'insipide. RaveWave_09 (Digital Single)_Fopmusic_"You're So" by Oráculo Records

Marcos Resende & Index - Vidigal (1978/1994)

Si le matin paisible était une musique ce serait surement Vidigal de Marcos Resende , le lever d'un soleil diaphane, nimbé d'une brume s'évanouissant, le calme encore présent avant le réveil progressif et la reprise du fourmillement quotidien. L'idée fugace que cette journée pourrait être oisive, lové dans une couette, puis plongé dans un bain chaud et ensuite une collation avant de papillonner entre contemplation, lecture de tout et de rien et écoute intensive de musique ... Le rêve aura été fugace, mais intense ...