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Articles

Affichage des articles du septembre, 2017

Pole - Tanzen (1998)

Attention les loulous, ça va guincher dur ! Le démon de la danse est de retour et il prend la forme de Pole pour nous pervertir ... Enfin peut-être, éventuellement, car c'est pas encore totalement gagné cette affaire de démon de la danse. Ou alors il faut s'entendre avec Pole sur la définition de "danse" , parce que là il y a maldonne. Rythmiquement c'est pas tendu du slip, c'est plutôt tendu du spliff, enfin tendu façon de parler l'ambiance est cotonneuse, grésillante et chargée d'échos et d'infrabasses lointaines. Donc question danse l'apogée de cette fièvre du samedi soir sera un dodelinement de la tête voire en cas de frénésie un doigt qui bouge nonchalamment. C'est ce qui fait le charme irrépressible de la musique de Pole , cette économie de moyens, cette frugalité du son, cette retenue dans la démonstration. Et au final c'est envoutant ...

Four Tet - Two thousand and seventeen (2017)

Un vendredi soir, au calme et dans la simplicité, après le tumulte fébrile du quotidien. L'oubli et le lâcher prise ... New Energy by Four Tet

Queens Of The Stone Age - No one knows (2002)

Où il est question de pilule à avaler, de traversée du désert, de paradis souriant, d'incertitude et de cerf vengeur, le tout mené avec nervosité exaltation ... Qui sait ?

Etienne Daho - Le grand sommeil (Sweetlight remix) (2006)

Certes Etienne Daho a autant de voix qu'une huitre souffrant d'enrouement et le morceau a l'énergie d'un gastéropode paralytique, mais le bougre n'est pas antipathique. Surtout qu'il est ici remixé et sévèrement ! Il subit une correction l'Etienne, une bastonnade, une rossée. La fadeur d'endive de l'original se métamorphose en tournerie house, furieuse machine enjôleuse qui invite à l'abandon ...

Doppelgangaz - If it wasn't for the cloak (2017)

Le retour de gars les plus cools du hip-hop. Du bon son qui fait poum poum tchak, une basse qui se dandine, des p'tits samples qui vont bien et des gars qui rappent avec talent sans se prendre la tête. La recette des Doppelgangaz, toujours aussi imparable ...

Elegi - Hvor Her Er Ødselig (2017)

Elegi aime conter des histoires, il le fait non pas avec des mots mais sous forme de pastilles sonores. Avec "Hvor Her Er Ødselig"   son vocabulaire musical est précis, détaillé, tout en finesse, en respiration et en nuances. Elegi n'a qu'un seul défaut c'est que ses histoires sont effrayantes et lugubres. C'est pour cela qu'on les aime ...

Burial - Rodent (2017)

Burial version dancefloor. Ambiance trouble, vaporeuse, un relent de son dubstep des origines, un rythme plus techno, chaloupé, pour une danse lasse et un peu vaine de fin de nuit; et puis toujours cet art très particulier de travailler les voix, de façonner à partir de samples un chant désincarné, impersonnel et pourtant sensible et sensuel. Se laisser emporter ... Rodent (HDB113) by Burial

Rorcal - La femme sans tête (2015)

Un triptyque alternant ambiances calmes mais pesantes et ambiances pesantes mais plus énervées et rageuses. Et une question: qui est cette femme sans tête (et comment fait-elle pour vivre) ? D'autant que la pochette laisse à penser que non seulement elle n'a ni tête mais pas plus de mains ou de jambes. Alors serions-nous en présence de la femme invisible ? Peut-être, en tout cas invisible mais pas silencieuse ! La Femme sans Tête by RORCAL

Yves Simon - Juliette (Plaisir de France remix) (2010)

Yves Simon, chanteur, musicien et écrivain français, pas encore mort, est plutôt sympathique. Il a composé "J'ai rêvé New York" qui n'était pas trop mal et "Au pays des merveilles de Juliet" qui tenait la route, ainsi que "Diabolo menthe" (mais parce que moi aussi j'ai un peu sévi au lycée Jules Ferry); il a surement composé d'autres chansons biens mais celles-là me suffisent. Alors que l'original était une sorte de folk vitaminé un peu nostalgique, la relecture qu'en fait Plaisir de France l'emmène dans une autre dimension plus barrée. Rythme renforcé, edit psychédélique, répétitif et fascinant , puis pour conclure une touche acid qui définitivement emporte le morceau dans un ailleurs qui généralement n'est accessible qu'à grand renfort de drogues fortes.

Lustmord - The ambivalent abyss (2001/2013)

L'ivresse des profondeurs c'est ce que propose Lustmord. Mais la descente vers l'abysse n'est pas sans risque. Le véhicule, un sous marin, est exposé à beaucoup de pression et l'avarie guette, sans compter que se guider est mal aisé dans ce noir absolu et oppressant, le risque est là, la menace tapie. Déjà il y a l'odeur dans le sous marin, mélange d'eau croupie, de sueur rance, de pisse stagnante et d'ozone due au matériel électrique omniprésent. Puis il y a cette moiteur de l'air vicié, mal recyclé. Un étouffement permanent,  une claustrophobie généralisée, une pesanteur insidieuse. La solitude, l'enfermement, être libre dans une prison en quelque sorte. Enfin ce bruit perpétuel, la ventilation, les moteurs, les craquements, les vibrations, jamais de calme, de silence. Et puis tous ces bruits extérieurs, des frottements, des chocs. L'esprit qui se met à imaginer des choses, difformes, monstrueuses, hostiles; la raison qui s'a

Bim Sherman - It must be a dream (remix) (1996)

Oscillation entre la réalité floue et le rêve intangible. Une hésitation sur l'état, veille ou sommeil, difficile à dire les deux s'intriquent, se superposent; l'état sera donc second, indéfinissable. Simplement lent, langoureux, enveloppant, suave et chaud. Comme un cocon de bien être, une parenthèse de félicité. Pay It All Back Vol.6 by Bim Sherman

Rubin Steiner - Easy tune (1999)

Alors on dirait que les Beastie Boys, Cypress Hill et House Of Pain auraient décidé de se réunir et de faire une parodie de Las Vegas Parano. Il en résulte un abus de drogues, d'alcool, de codéine, de camomille, de raton laveur et de protoxyde d'azote, heureusement ils ont eu la présence d'esprit d'enregistrer le résultat de cette rencontre hip-hop de la défonce... Niveau rap ça ne vole pas haut, on est à la limite du concours d'onomatopées et de pets de bouche. Au niveau musical, c'est simple, sautillant, jovial, frais, brinquebalant, foutraque et efficace. Easy tune , c'était annoncé ! Toujours à la limite, ténue, du foutage de gueule, du n'importe quoi mais sans jamais choir. Lo-Fi Nu Jazz Vol.2 (LP, 1999) by Rubin Steiner

Sven Kacirek - Kayamba tuc tuc (Lawrence edit) (2017)

Un peu comme le pendant Africain du Pulse tiré de Music for 18 musicians de Steve Reich; mais en encore plus minimal et plus lent. Mais tout aussi hypnotique. La répétition, la multiplication, l'évolution d'une simple phrase musicale, qui s'agrémente peu à peu de nouveaux motifs, tout aussi simple et minimaux eux aussi. Finalement c'est sur une sorte de symphonie luxuriante, enthousiaste et pleine de vie que se clos ce titre. The Kenya Reworks by Sven Kacirek

DSM - Nowruz (2017)

Le label Cold Spring propose une immersion dans "la musique iranienne contemporaine". Forcement compte tenu de leur pedigree c'est orienté drone, dark ambient et musique ésotérique. DSM pour sa part convie l'auditeur à ce qui s'apparente à une méditation, un bourdonnement, des frémissements en guise de mélodie, le tintement métallique d'une petite cloche comme métronome et parfois le fantôme d'un ney. L'impression d'être dans une cérémonie mystique des Nizârites pourtant disparus depuis le moyen âge. En fait non, absolument pas, un moment de conscience, révèle la réalité, ce sont des djinns qui tentent de nous abuser, de nous fourvoyer pour nous entrainer dans leur folie. Oui car en définitive il est question de folie: DSM aurait dû alerter car c'est l'acronyme de " Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders" soit Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Alors éloge de la folie ... Visions Of

E.R.P. - Lodestone (2017)

Le p'tit gars d'E.R.P. revient avec de l'électro à la fois rugueuse et enjôleuse, aérienne et sombre en même temps. bienvenue à retro-futur land, le pays de demain qui fleure bon hier. Un monde meilleur, une illusion, une chimère ... Evoked Potentials (1/3). SEMANTICA 14 by E.R.P.

Nosaj Thing - All Points Back To U (feat. Steve Spacek) (2017)

Brumeux et nostalgique, maniéré mais classieux. De la techno à visibilité limitée, plongeant dans une sorte de brouillard musical à vitesse élevée, le souffle court, appuyée par un chant discret, sensible, narrant une relation finie et regrettée et un peu monomaniaque. Pourquoi, comment en est-on arrivé là, autant de questions légitimes qui resteront sans réponse ... Parallels by Nosaj Thing

Coil - A cold cell in Bangkok (2008/2017)

L’association du tourmenté et du féérique. La voix onirique de Jhonn Balance, à la fois douce, hypnotisante et hantée qui emporte l'auditeur dans son monde. En soutient la musique de Peter Christopherson, subtil assemblage de sonorités calmes, envoutantes mais également parcourue de grésillements dérangeants, de vibrations telluriques provoquant une gêne indicible. Toujours cette hésitation entre deux mondes, l'un contemplatif, l'autre anxieux et fébrile, opposés et irréconciliables ... A Cold Cell In Bangkok by Coil

Tools You Can Trust - Working & shopping (Peel session) (1983/2015)

La tension incoercible, l'urgence impérieuse suintent de ce titre vif, acéré et sur le fil. Il faut que ça sorte, vite et tant pis si c'est un peu brouillon, pas totalement peaufiné. Et pour quoi cette précipitation, cet empressement ? Pour consommer, acheter, amasser, exister de manière artificielle, à moins que ce ne soit pour dénoncer, se rebeller et cracher à la gueule... Choisis ton camp camarade !